Bacchus, par Michelangelo Merisi da Caravaggio (huile sur toile), c. 1596 (Galerie Uffizi, Florence, Italie).
Dans l’épisode « Vis ma vie de médiateur culturel » diffusé le 23 février 2025, Maxime Mazuy, médiateur culturel au Musée Paul Dini de Villefranche-sur-Saône, partage son expérience autour des visites-dégustation de vins. Cette rencontre originale entre patrimoine artistique et œnologie permet dans cet article d’explorer brièvement le lien entre la figure mythologique de Bacchus/Dionysos et de s’intéresser à l’art des étiquettes de vin… Car oui, c’est un vrai art !
Découvrez comment l’art et le vin se mêlent pour offrir au public une expérience sensorielle et culturelle inédite.
Dans les arts visuels, Bacchus/Dionysos n’a pas toujours la même apparence...
Parfois, il arbore une grande barbe, une chevelure aux longues tresses et il est vêtu d’une tunique traînante. Parfois, c’est un jeune homme aux formes efféminées, avec un regard plein de lassitude. Ou encore, il est affublé de cornes de taureau, symbole de la force nouvelle que le vin communique au corps. Bacchus/Dionysos est d’ailleurs fréquemment associé au taureau et au bouc, animaux jugés particulièrement féconds… Bacchus/Dionysos est aussi représenté avec une lierre ou une couronne de feuilles de vigne sur la tête. Bref, il possède une panoplie de looks assez divers !
Bacchus peut également être représenté en état d’ébriété. Parfois, un satyre (demi-dieu à jambes de bouc, aussi appelé silène ou faune) le soutient dans ses mouvements chancelants. Son « Sam » en quelque sorte !
Bacchus/Dionysos porte souvent une peau de panthère ou de léopard. C’est indémodable… Une explication à ce dernier look de notre Dieu du vin ? Les peintres antiques y associaient le pouvoir de résister aux plaisirs charnels… Notre dieu n’a pas vraiment réussi à résister à la tentation !
(extraits du blog Les bacchuseries de Marie-France)
Les étiquettes de bouteilles de vin, des supports d’art
Des illustrations à main levée à l’art abstrait, en passant par les jeux de textures et de couleurs éclatantes, les étiquettes de vin d’ici et d’ailleurs rivalisent de plus en plus de beauté et d’originalité…
Les domaines viticoles ont tout intérêt à s’associer au secteur artistique : une telle initiative présente de nombreux avantages pour leur marque de vins et spiritueux. En plus du côté esthétique, leur visibilité est plus forte. Cela peut plaire au consommateur et donc de favoriser les ventes.
Si cette tendance est majoritairement prisée au sein des marques de champagne, notamment Ruinart ou Roederer, qui possède d’ailleurs une fondation d’art contemporain, les marques de vin ne sont pas en reste. Voici trois domaines qui mettent l’art en avant sur leurs étiquettes :
Depuis 1945, la maison Rothschild choisit des artistes pour illustrer les étiquettes de leur fameux Mouton Rothschild, réputé excellent vin (…je n’ai jamais eu l’occasion d’en boire jusqu’à présent !).
Ces œuvres, choisies par le baron Philippe puis par la baronne Philippine de Rothschild le sont désormais par leur fils Julien de Beaumarchais. Une affaire de famille, donc. De Francis Bacon à Niki de Saint-Phalle en passant par Giuseppe Penone, peinture abstraite ou figurative ou arte povera, les étiquettes Rothschild ont même droit à leur propre exposition au Château Mouton de Rothschild !
La Commanderie Peyrassol, domaine viticole au coeur du Var, possède le plus grand parc de sculptures monumentales de France. La production d’étiquette artistiques est donc la suite logique de leur partenariat existant avec le secteur de l’art contemporain. Ainsi les plasticiens Bertrand Lavier et Bernar Venet sont chargés d’habiller les bouteilles Peyrassol, en s’inspirant des caractéristiques propres à chaque cuvée.
Parce que les vins de luxe n’ont pas le monopole de ce partenariat artistique, le Jaja de Jau, vin d’entrée de gamme, s’associe quant à lui avec l’artiste français Ben. Ce dernier prêtera sa fameuse écriture pour les étiquettes du Jaja, vin convivial et accessible, en cohérence avec le ton léger des oeuvres, souvent amusantes, de Ben.(extraits article de Juliette Michel – 2018)
L’épisode est en ligne sur Deezer, Spotify, ApplePodcast, YouTube… Podcloud…
Découvrez le témoignage de Maxime, médiateur culturel au Musée Paul Digny de Villefranche-sur-Saône, qui nous dévoile les coulisses de son métier…et une anecdote amusante.
« C’est un travail qui est vraiment palpitant. » Maxime nous parle de la diversité de ses missions, allant de l’animation des visites à la conception d’événements, tout en soulignant l’importance de la rencontre avec le public.
L’une de ses initiatives marquantes ? Les visites dégustations qui allient art et vins locaux. Maxime explique : « Il y a plusieurs biais, on découvre certains artistes d’une exposition en y associant du vin. » Une manière originale d’éveiller les sens et de favoriser les échanges !
Lors d’une exposition récente, des artistes locaux ont choisi leurs œuvres préférées, et c’est là qu’une expérience inattendue a eu lieu. Malgré un prestataire de vin non préparé, la magie a opéré : « Finalement, ça se passe très bien, au grand plaisir de tout le monde. » Les visiteurs, bien que ne se connaissant pas, ont partagé des réflexions et des souvenirs, créant ainsi une atmosphère conviviale et enrichissante.
Maxime conclut : « Une visite où le public se sent suffisamment à l’aise pour exprimer ses expériences passées est peut-être une visite où il y a plus de rencontres. »
Si vous êtes de passage à Villefranche-sur-Saône, ne manquez pas de découvrir ce musée unique et de vivre l’expérience de ces visites innovantes ! ?
Pour en savoir plus sur le Musée Paul Digny, rendez-vous sur leur site !
https://www.musee-paul-dini.com/